- Chant à Bouche Fermée
- Dans le Vent de France
- Automne
- La Tarara
- Zorongo
- Alaiki Mini Salam
- Lihabibi Oursil Salam
- Malaïka
- Hlonofatsa
- Manhã de Carnaval
- Acalanto
- Los Pájaros
- Volver
- El Día que me Quieras
- Nostalgias
- Si se Calla el Cantor
- La Joya del Pacifico
Aéropostale
Ce programme, monté entre octobre 2017 et juin 2018, a fait l’objet de treize représentations à Venise et dans toute la France, ainsi que d’une tournée estivale en 2018.
Ténor 1 :
Pierre Barthmeuf | Roman Castaingts | Maxime Chevalier | Ronan Fabre | Benoît Hébert | Thibaut Martin | Camille Villemin
Ténor 2 :
Baptiste Chatenet | Hugo Demontis | Thibault de Monval | Arthur Pascault | Thomas Pigeon
Baryton :
Louis Breton | Benjamin Battagli | Théophile Busschaert | Thibaut Judalet | Emmanuel Mourier | Théo Seguin | Alexandre Wellers
Basse :
William Allié | Florian Béchet | Philippe Bourdier | Morgan Le Calvé | Odo Paganelli | Clément Tafin
Direction : Loïk Blanvillain
Prise de son et mixage : Renaud Perrin
Graphisme : Céline Tcherkassky | Loïk Blanvillain
« à Léon Werth.
Je demande pardon aux enfants d’avoir dédié ce livre à une grande personne. J’ai une excuse sérieuse : cette grande personne est le meilleur ami que j’ai eu au monde. J’ai une autre excuse : cette grande personne peut tout comprendre, même les livres pour enfants. J’ai une troisième excuse : cette grande personne habite la France où elle a faim et froid. Elle a besoin d’être consolée. Si toutes ces excuses ne suffisent pas, je veux bien dédier ce livre à l’enfant qu’a été autrefois cette grande personne. Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants. (Mais peu d’entre elles s’en souviennent.)
Je corrige donc ma dédicace :
à Léon Werth, quand il était petit garçon. »
Antoine de Saint-Exupéry, le Petit Prince,
éditions Gallimard, Paris, 1945
Épilogue
En 1939, la Seconde Guerre Mondiale éclate et Antoine de Saint-Exupéry s’engage dans l’armée de l’air. Démobilisé à Perpignan en 1940, il s’envole pour Alger, puis New-York, où il écrira Pilote de guerre.
En 1942, il confie à Sylvia Hamilton son dernier manuscrit intitulé Le Petit Prince, avant de repartir en Algérie. Considérant, tout comme au temps de l’aéropostale, que seuls ceux qui participent aux événements peuvent en témoigner, il reprend, en avril 1943, un poste dans les forces aériennes méditerranéennes en Tunisie. Au printemps 1944, il est autorisé à rejoindre une unité combattante, l’escadre 2/33, qui s’installe en Corse.
Il y est nommé commandant.
Le 31 juillet 1944, Antoine de Saint-Exupéry décolle de l’aéroport de Portera, non loin de Bastia. Il vole aux commandes du F-5B-1-LO, version photo du bimoteur P-38 Lightning. Il quitte le terrain à 8h25, et met le cap sur la vallée du Rhône, pour une mission de reconnaissance photographique en vue du tout prochain débarquement en Provence, prévu pour le 15 août. Il est seul à bord, son avion n’est pas armé et il emporte du carburant pour six heures de vol. À 8h30, il se signale par son dernier écho radar. La mission démarre. Saint-Exupéry ne revient pas.
« Je puis bien écrire encore puisque ceci est ma dernière lettre. Mais j’écris couché et mes lignes s’en vont de travers, comme si j’avais bu : je n’ai bu qu’un peu de chagrin.
Ça m’ennuie que mon chagrin même soit abîmé. […]
Je découvre avec mélancolie que mon égoïsme n’est pas si grand puisque j’ai donné à autrui le pouvoir de me faire de la peine.
Petite fille, il est tendre de donner ce pouvoir. Il est mélancolique d’en voir user.
Les contes de fées c’est comme ça. Un matin on se réveille. On dit : « Ce n’était qu’un conte de fées… ». On sourit de soi. Mais au fond, on ne sourit guère. On sait bien que les contes de fées, c’est la seule vérité de la vie. »
Antoine de Saint-Exupéry, Lettres à l’inconnue, mai 1943
éditions Gallimard, Paris, 2008